Cessez d'attendre la bonne personne : devenez celle que vous espérez rencontrer
Dans mes échanges avec des personnes célibataires, une tendance revient souvent : l’attente de la « bonne personne ». Celle qui, en arrivant, résoudrait les insatisfactions, comblerait les manques, et donnerait enfin un sens à la solitude.
Beaucoup imaginent cette rencontre comme un point de bascule, comme si la présence de l’autre suffisait à transformer leur vie. Mais une question est rarement posée — et pourtant essentielle : suis-je moi-même la personne avec qui j’aimerais construire quelque chose de sérieux ?
Une question qui change tout
Elle est dérangeante, parce qu’elle oblige à se regarder soi-même, au lieu de projeter sur l’autre ce qu’on n’a pas encore mis en place en soi. On passe du temps à définir ce qu’on veut chez un partenaire, mais peu à se demander ce qu’on est capable d’offrir — non pas en paroles, mais en actes, en présence, en constance.
La qualité d’une relation ne dépend pas seulement de qui l’on rencontre, mais de ce que l’on a déjà construit en soi : sa capacité à tenir ses engagements, à gérer ses émotions, à assumer ses responsabilités, à ne pas chercher dans l’autre ce qu’on refuse de régler soi-même.
Être la bonne personne, concrètement
Cela ne relève pas de la perfection, mais d’une forme de maturité relationnelle. C’est :
- Ne pas chercher dans l’autre ce qui relève de son propre travail intérieur — guérir ses blessures, assumer ses choix, porter sa solitude sans la fuir.
- Donner sans exiger en retour, aimer sans instrumentaliser la relation pour rassurer son propre manque de valeur.
- Écouter sans interpréter, parler sans accuser, et choisir la construction plutôt que la plainte.
Cela demande du temps, de la rigueur, et surtout l’acceptation de ne pas être encore là où l’on voudrait être. Mais c’est à ce moment-là que la relation cesse d’être une quête, et devient une possibilité réelle.
Et si on inversait la logique ?
Imaginez un instant : si chacun se concentrait moins sur ce qu’il cherche chez l’autre, et plus sur ce qu’il est en train de devenir, nos relations seraient-elles encore marquées par la dépendance, les attentes déçues, les reproches ?
Quand on ne cherche plus l’autre pour se sentir complet, on cesse de le charger de nos insatisfactions. On le rencontre, non comme un sauveur, mais comme un partenaire — avec lequel on peut construire, parce qu’on est déjà debout.
Le vrai départ
Aujourd’hui, arrêtez un instant de chercher. Interrogez-vous : suis-je en train de devenir la personne avec qui j’aimerais vivre ?
Pas une version idéalisée, mais celle qui assume ses limites, travaille ses réflexes, et choisit chaque jour d’agir avec cohérence. C’est là, et seulement là, que commence une relation possible — non pas par hasard, mais par choix conscient.
Si cette question vous parle, c’est peut-être le moment de la laisser guider vos prochains pas.